Tu viens d’où?

Tu viens d’où?

Tu es quoi?

De où?

Non mais tu viens de quel pays?

Pourquoi tes noir?

Pourquoi tes bridé? Pourquoi tes roux? Pourquoi cet accent?

Ce qui ce cache derrière la grande question “Tu viens d’où?” :

Dans le racisme, il existe différente catégorie, celle qui est “frontale” dont tout le monde en parlent et dénoncent, c’est celle qui est la plus visible à “l’œil nu”, ce sont les agressions à caractère raciste, les insultes racistes, bref tout ce qui est voyant…

Puis on n’a la forme plus subtile, plus sournoise et parfois invisible, surnommé le racisme banalisé ou le racisme ordinaire.

Et on a une troisième forme très méconnue, qui est une fusion des 2 formes précédentes, un mélange de racisme frontale et racisme ordinaire et de sournoiserie.

Mais on peut y ajouter dans cette 3ème catégorie l’option “inconscient”.

Des actes racistes qui, parfois n’est pas volontaire juste des reflexes et automatismes tellement qu’on est habitué à se comporter comme un “raciste”.

Et nous somme très nombreux concerné par la 3ème catégorie.

Tu as probablement déjà entendu de témoignage de petit enfant à la cour de recrée victime d’acte racisme “anodin” de la part d’autres enfant de façon très innocente, banale et courante.

Ou même toi même tu as déjà probablement vécu cette situation au cours de tes années scolaire….

Ceci entre dans la 3ème catégorie, c’est un acte inconscient involontaire tellement que le racisme est banalisé que les enfants sont eux même parfois racistes sans même se rendre compte.

Ils ne se rendent pas compte de l’impact derrière.

On y vient :

Ce qui se cache derrière la fameuse question du “tu viens d’où” entre dans la 3ème catégorie.

Je m’explique :

Alors oui ça peut paraitre anodin (c’est d’ailleurs le but du racisme ordinaire) mais je reste d’accord que parfois cette question est posée par simple curiosité ou pour faire connaissance est tout à fait saine.

Moi même il m’arrive de poser cette question, même maladroitement.

Des petites phrases de tous les jours peuvent porter atteinte à la dignité de certains.

Le problème, apparaît quand ce n’est pas par une réelle curiosité pour l’endroit d’où on vient, mais en imaginant forcément qu’on vient d’ailleurs.

Et quand c’est pas le cas, ils se montreront insistants, demanderont d’où viennent nos parents, où est-ce qu’on est né, où est-ce qu’on était…

Quand elles se répètent de manière très régulière, ça finit par semer le doute, même chez soi, et on finit par se demander de ce qui peut laisse penser aux gens que nous ne somme pas d’ici.

En vérité, quand on te pose ce genre de questions, on n’en a rien à faire de savoir réellement d’où tu viens.

Derrière toutes ces questions, aussi naïvement posées soient-elles, s’en cache une seule : pourquoi n’es-tu pas blanc ? ou de la même couleur des locaux d’ici? (en fonction du pays dans lequel tu es)

Qui a bien pu s’infiltrer dans ton arbre généalogique pour que tu aies les cheveux frisés, les yeux bridés, la peau jaune blanc? Une couleur de peau caramel?

Cette question est raciste à partir du moment où on ne la poserait pas à une personne blanche ou à une personne locale du pays en question.

Quand ton origine ethnique est la première chose dont on se soucie après ton prénom, là ca peut être à caractère raciale.

Cependant…

Parfois ce n’est ni volontaire ni dans la méchanceté, au contraire c’est parfois avec bienveillance et aucun arrière pensée derrière.

C’est la raison pour laquelle cette question se place dans la 3ème forme, c’est à dire sournois parfois frontale, et surtout…Inconsciente.

Inconscient, parce que la plupart des gens qui posent ces questions types ne se rendent même pas compte que c’est raciste.

Il arrive même que les gens qui sont souvent victimes de racisme sont eux même raciste.

Certains qui en sont conscient et parfois victime de ce phénomène, appelle cela également le racisme ordinaire, ce sont toutes ces petites phrases qui sont empruntes de préjugés que l’on entend de manière quotidienne mais contre lesquelles ils n’ont pas de recours légal et qui constituent selon eux des “micro-agression”.

Je te partage le témoignage de Kalindi fort intéressant et qui illustre bien ce racisme banalisé.

(tiré de https://www.madmoizelle.com/racisme-ordinaire-tu-viens-dou-1053699)

Sur Tinder ou en soirée, beaucoup de gens aiment demander à Kalindi d’où elle vient. Une phrase a priori anodine témoignant pourtant d’un racisme ordinaire qui l’épuise.

L’année de mes 15 ans, j’ai passé un été dans le Perche, chez une tante dont la maison recueille mes souvenirs depuis gamine.

Tout autre adulte étant absent cet êté là, ma tante et son mari m’ont emmenée un soir à un cocktail, chez des amis plutôt chic qui avaient, je m’en rappelle très bien, une certaine agilité dans le lever de coude.

Je passai un agréable moment, car j’aimais la présence d’adultes et les ambiances alcoolisées. Ma tante me présenta à ses amis, des Parisiens qui passaient leurs week-ends dans le Perche.

L’un d’entre eux s’approcha de moi, me pinça doucement la joue, en ajoutant :
« Qu’elle est jolie, cette petite Afghane ! »

Je n’oublierai jamais cette réflexion, qui en plus de se gourer lourdement sur mes origines, avait quelque chose de dérangeant, sans que je ne sache vraiment mettre de mots dessus.

Très vite, je compris que le problème résidait dans le fait de me réduire à ma particularité physique (ma couleur de peau et mes traits) au lieu de me considérer simplement comme un être humain.

J’étais une jeune fille « pas d’ici », et même si le ton de ce monsieur s’apparentait plus à de la fascination pour moi qu’à de la répulsion, il me traitait différemment en raison de ma couleur de peau et de mes traits.
En quelques mots, il était parvenu à me faire sentir comme une bête curieuse, un singe savant.

Un peu étonnant en 2008, mais bon.

Réduire une personne à ses particularités physiques et ethniques
Petite déjà, j’avais constaté, ayant fréquenté une école composée à 98% d’élèves blancs, que mes origines suscitaient beaucoup d’intérêt auprès des autres enfants, surtout des garçons.

L’un d’entre eux, notamment, m’apostrophait régulièrement d’un : « Eh la Chinoise ».

Non seulement lui aussi se gourait lourdement sur mes origines, mais en plus il prononçait cette phrase avec l’intonation d’ordinaire réservée aux insultes.

Ce qui l’avait encouragé à choisir la Chine ?

Mes yeux étirés, qu’à l’époque mes camarades qualifiaient de bridés.

Je me souviens, pour le coup, avoir expliqué à ce petit garçon que je n’étais pas Chinoise du tout, mais que mon papa venait de l’Île Maurice, un joli pays de l’Océan Indien où les serins faisaient leurs nids.

Une clarification dont le gamin n’eut strictement rien à secouer puisqu’il m’appela « La Chinoise » tout le reste du CP, avec un mépris étonnant pour un si petit enfant.

Le racisme ordinaire en soirée

En 2014, j’étais à une soirée étudiante, dans un bar merdique qui passait du Pitbull à en saturer les enceintes, quand je rencontrai la première personne qui me fit sortir de mes gonds.

Loin d’être amusée par l’ambiance très masculine du pub dont tous les écrans diffusaient des vieux matchs de foot, j’allai griller une clope au fumoir avec deux copines.

Un mec fonça sur moi, me toisa dans un mélange de désir et de mépris avant de me demander le plus naturellement du monde :

« T’es d’où, toi ? »

Je lui répondis sur un air exaspéré que j’étais Française, et née dans le 15ème arrondissement de Paris.

« Non, mais c’est pas ce que je veux dire. C’est quoi tes origines ? »

Avant même que je puisse lui signifier que l’endroit où étaient nés mes parents ne le concernait pas, vu qu’on n’avait pas élevé les cochons

ensemble et qu’il n’avait même pas pris le temps de me saluer, il continua :
« Attends, vas-y je devine ! T’es Espagnole ? Ah non attends, Égyptienne ? Ou peut-être Libanaise ? »

Mais… what ??

Désormais mes origines, à savoir mon histoire personnelle, celle de mes parents, de leur rencontre, de leurs potentielles difficultés dues à des pays de résidences éloignés, leur intégration : tout cela n’était devenu qu’un simple jeu pour un type que je connaissais ni d’Ève ni d’Adam.

Depuis, ce phénomène s’est reproduit une bonne vingtaine de fois. Au moins.

Ce témoignage t’aidera probablement à savoir de quoi il s’agit exactement…

Et d’ailleurs peut-être que tu en faisais parti.

La bonne nouvelle…

On peut poser cette question sans être raciste et sans offenser la personne…

Tout dépend comment la question est posée.

Plusieurs facteurs sont à prendre en compte, le contexte, l’intonation, le langage non verbale, et la manière comment c’est posée…

Je sais que pour ma part pendant très longtemps j’avais ce reflexe de poser cette question à des personnes qui me semblaient “étrangères”, sans même me rendre compte je faisais moi même du racisme ordinaire jusqu’en que je réalise que moi même dans mon quotidien j’ai des reflexes automatiques de “racistes”, et cela est du à l’éducation et à la banalisation du racisme dans notre société et dans notre quotidien.

C’est la raison pour laquelle je travaille énormément pour changer ses mauvaises habitudes de “raciste” totalement automatisé et inconsciente.

Au final, ce n’est pas de la faute des gens très souvent.

Le plus important est d’en prendre conscience et de faire un travail dessus.

Très peu d’éducation est faite à l’école sur la mixité, c’est que réduire une personne à ses particularités physiques et à sa couleur de peau n’est ni plus ni moins que du racisme ordinaire.

Du coup comment poser la question pour ne pas paraître raciste..

Un exemple tout con, je ne pose jamais la question à une personne qui me semble “étrangère” dès le premier abord.

La question est posée quand la discussion tourne autour de culture, d’anecdote et de voyage.

Lorsqu’une personne me parle d’une culture différente et me raconte sa vie, c’est dans ses moments là que je lui pose les questions types “Ah mais c’est d’où?” Quel pays? Tu es d’origine de ce pays là?”

Voilà comment ne pas paraître raciste et de poser les questions de manière saine (ou en tout cas pour ne pas enfreindre la dignité de l’interlocuteur)

Il faut le contexte qui va avec.

Parce que si tu pose la question au premier abord et juste parce que la personne à un physique étrangère à tes yeux, c’est là le vrai problème.

Autrement dit, le problème réellement surgit à partir du moment où la question du” tu viens d’où” s’arrête au physique, de l’intonation, la manière et le contexte.

Mais très souvent les gens posent cette question se fiant uniquement aux physiques, et cela suffit amplement pour que ça en devient raciste.

En France, le d’où tu viens ? Réduit l’individu racisé à un simple étranger contrairement à une personne blanche à laquelle on ne poserait pas forcément cette question, ou alors pas aussi vite.

Il ne faut pas en vouloir à tes amis ou à tes voisins

Ce n’est pas de leur faute.

Le racisme ordinaire comme son nom l’indique est très courant pour le cas des Asiatiques, car il est plus subtile, plus doux, et plus invisible.

Ceci est tellement ancré dans notre société que les gens ne se rendent pas compte eux même.

Le racisme anti-asiatique a toujours été une réalité et partout dans le monde.

Il existe bien avant l’épidémie du covid19.

A partir du moment où on te fais des remarques moqueurs et réducteurs sur tes yeux ou qu’on t’appelle Bruce Lee, Jet Li ou Jack Chan c’est du racisme ordinaire.

Ok c’est peu être flatteur pour certains et tant mieux pour eux.

Mais sa reste une sorte de racisme banalisé qu’on le veuille ou non.

Accepter ça, c’est accepter de banaliser le racisme et d’en faire une normalité rendant ainsi ce fléau invisible.

Et c’est justement ça qui est dangereux.

Quand tu vois qu’on t’appelle Jet li ou n’importe quel nom faisant référence à une super star d’origine asiatique et que tu remarque c’est répétitif et que tu n’es pas le seul asiatiques a recevoir ce genre de surnom, c’est du racisme.

A partir du moment tu reçois des surnoms similaires parce que tu as des traits type “Asie de l’est” : Que la personne soit chinoise ou de n’importe quelle origine asiatique sa reste du racisme.

C’est raciste, réducteur, irrespectueux et moqueur.

Maintenant les asiatiques qui acceptent ça, ça reste un autre débat …

Chaque détail compte tu sais ce qu’il te reste à faire.

Bruno KhmerZ

Je partage mon expérience et mes connaissances personnelles sur certains domaines comme le racisme anti-asiatique, la préparation physique & mentale. Tout ceci dans l'objectif d'aider à surmonter les difficultés de la vie du quotidien en société et y faire face. -> Mes réseaux

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